lundi 26 avril 2010

9 - 8 : L'étoile flamboyante


9 – 8

Quelqu’un frappa à la porte.
- « Giselle ? Puis-je entrer ? »
Giselle se tapota le chignon, s’assura que rien ne traînait avant de répondre.
- « Vas-y ! »
Adèle se précipita théâtralement dans la pièce. Elle tirait à bout de bras un Léon rouge et sanglotant.
- « Mon fils vient de trouver son lapin Nestor étripé et pendu par la peau du pyjama. J’aimerais avoir une explication et vite ! »
Adèle, blême, tremblait de colère. Elle envoya un postillon fatal à Giselle qui s’essuya avant de répliquer :
- « Eh bien va trouver la police ! Ici tu n’as rien à découvrir. Quel drame pour un délicieux animal ! Quant à mes fils tu les accuses à tort, ils sont restés à leurs études tout l’après-midi, j’étais auprès d’eux. Comme à leur habitude ils sont irréprochables. »
Firmin et Gérôme se lancèrent des regards entendus.
À court d’arguments, Adèle quitta les lieux excédée. Elle grommela tout de même entraînant Léon dans son élan :
- « Mieux vaut entendre cela que d’être sourd ! »

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lundi 19 avril 2010

9 - 9 : L'étoile flamboyante


9 – 9

De retour chez elle, l’attendait un Auguste aux pupilles hostiles.
- « Je ne pense pas que quelqu’un soit venu de l’extérieur pour crucifier un lapin qu’il n’aurait de surcroît pas volé ! Ce lapin-là, comme par hasard : son Nestor ! Qui d’autre aurait eu accès aux bêtes que Firmin ? Son débile de frangin n’est pas capable d’une chose pareille. Il aurait fait dans sa culotte rien que de tenir un couteau ! Firmin, lui, est suffisamment sadique et méthodique pour avoir dépecé Longues Oreilles ! »
- « Calme-toi mon bonhomme, console plutôt ton frère. »

Celui-ci s’était évanoui dans la nature pour pleurer librement. Il venait de s’effondrer sous le pêcher. Aveuglé par ses paumes, il se vidait de son indignation et reniflait piteusement.

- « Psitt ! Psitt ! »
Embrumé de larmes Léon réalisa à peine ces appels.


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lundi 12 avril 2010

9 - 10 : L'étoile flamboyante


9 – 10

- « Psitt ! Psitt »
Là, il avait percuté. Il tenta de se ressaisir pour ne pas combler d’aise ses affreux cousins s’ils se présentaient.
- « Eh, toi, pourquoi es-tu si triste ? »
La voix émanait de la brèche dans le grillage du voisin. Léon sursauta tandis qu’une tête apparaissait. D’instinct, il recula.
- « Ne crains rien. C’est pour rire. Je me nomme Sarah. Toi, tu es Léon. J’ai entendu ton père t’appeler, il a une voix qui porte. Il est vrai que je t’ai prêté davantage attention depuis que tu m’as offert les roses de votre jardin. Tu as dû te faire sacrément enguirlander pour cela, mais je dois avouer que j’ai compris ton message. Je l’ai estimé très romantique… Voyons-nous demain vers la même heure si tu veux, maintenant ma mère m’attend. »
L’adorable gamine s’était dissoute dans le lierre. Léon resta interloqué par cette rencontre impromptue et singulière. Aussi muet après que pendant, il retourna rassurer les siens de sa présence.

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lundi 5 avril 2010

9 - 11 : L'étoile flamboyante


9 – 11

Auguste vit Léon se transformer en une semaine. Au début, il pensa que ce changement était dû à la mort de Nestor mais les absences répétées de son frère finirent par attirer son attention. Léon multipliait les escapades en solitaire, il semblait absorbé, son esprit vacquait ailleurs lorsque l’on s’adressait à lui. Il était déconcentré, rêveur plus que d’ordinaire. Ce ne fut qu’au terme d’une discussion dominicale qu’Auguste était parvenu à tirer cet étrange aveu de son cadet : « il avait rencontré une étoile, une étoile flamboyante », ce qui ne l’avait ni aiguillé, ni convaincu.

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