13 – 8
J’ai pénétré l’esprit du monde. Je suis enfin abouti ! Je suis un être entier, un embryon de l’immortel. Je suis l’achèvement d’une création. Je suis le serpent qui se mord la queue, la fin et le commencement réunis. Moi qui redoutais la mort, convaincu qu’il s’agissait d’un point final, je n’ai fait que me transposer sur un nouveau plan.
Ici, le vieillard que j’étais est un nouveau-né. Le poids de ma vie passée est léger comme l’atmosphère. Les doutes sont des certitudes. J’ai laissé la peur aux mortels. Je me coule dans une sérénité primordiale. Je ris de tous ces portraits terrifiants de la mort que les vivants se font, ces masques grimaçants, farouches, insensibles et impitoyables. J’évolue sans efforts, complètement détaché de mes anciennes préoccupations. Dématérialisé, je jouis d’une grâce surnaturelle.
Le noir ne m’effraie plus car je sais désormais que la flamme ne s’éteint jamais.
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