lundi 29 mars 2010

9 - 12 : L'étoile flamboyante



9 – 12


Auguste fut puni pour avoir poussé Gérôme dans l’escalier alors que celui-ci se pressait d’aller uriner à l’étage inférieur. Le petit gros avait tournoyé avant de s’assommer sur une plinthe. Il était parti geindre. La preuve gonflait sur son front en forme d’œuf de caille. La tante Giselle avait claqué durement son neveu. Ensuite, Adèle s’en était mêlée et les paroles dégénérèrent entre les deux femmes qui s’agrippèrent par leurs tignasses. Les pères accoururent dans l’espoir de les maîtriser. Malencontreusement l’un voulu ouvrir la bouche et l’autre décida de lui fermer le clapet. Les corps se heurtaient du plus jeune au plus ancien et rebondissaient sur les murs comme pour reprendre l’équilibre permettant de nouvelles ruades. Les coups de poings remplaçaient les claques, les ouille ! et les aïe ! occupaient l’espace sonore. La scène ne prit fin que l’éreintement général survenu.
Chacun rentra chez soi, l’œil au beurre noir, claudiquant, revanchard bien qu’épuisé.

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lundi 22 mars 2010

9 - 13 : L'étoile flamboyante



9 – 13


Auguste laissait battre son pied contre le montant du lit. Il observait son frère plier sa chemise sur la chaise en bois dans un recoin près de la fenêtre.
- « Dis-moi Léon, que voulais-tu dire en parlant d’une étoile flamboyante ? As-tu vu une comète le soir où tu pleurais dans le jardin ? »
Léon fit volte-face et offrit des iris étincelants de mystère. Il fixa son frère et alla s’asseoir contre lui après avoir longé le mur couvert de posters d’animaux sauvages blanchis par les agressives après-midi ensoleillées. Désormais, les deux tapotaient en cadence le bas du lit avec leurs talons.
- « Non, je n’ai pas assisté à la montée de l’âme de mon lapin au paradis. J’ai juste rencontré la fille des voisins. »
- « Je ne crois pas la connaître. Me voilà au parfum de ton amourette. Est-elle jolie ? »
- « Je ne sais pas. En tout cas elle réfléchit beaucoup. C’est elle qui m’a parlé de l’étoile flamboyante. L’étoile à cinq branches, celle des bons augures comme des mauvais. Paraît-il qu’elle dispense l’harmonie pour celui qui la repère. Je n’ai pas tout compris…»
- « Je pense surtout qu’elle t’a évité de trop t’apitoyer sur ton sort. Elle t’a donné l’espoir d’un destin moins angoissant. »
- « Je crois que tu te trompes. Je te la présenterai demain. Ainsi vous pourrez en discuter. En attendant, j’ai mal partout. J’ai hâte de m’allonger. »


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lundi 15 mars 2010

9 - 14 : L'étoile flamboyante


9 – 14


Sarah ne s’attendait pas à voir surgir Léon accompagné.
- « Voici mon frère Auguste. »
Elle sourit immédiatement en passant la main à travers le feuillage. Firmin et Gérôme arrivaient au loin et les garçons se tendirent.
- « Venez, passez le grillage. Nous serons mieux chez moi. »
Ils s’exécutèrent et s’évanouirent dans un bruissement de feuilles sèches. Sarah les invita à la suivre, elle fila vers un endroit où les protégeait une luxuriante végétation. Elle grimpa dans une cabane calée entre les arbres. Ils s’installèrent, essoufflés et grisés par leur course.
- « Vous semblez avoir de l'antipathie pour vos cousins...»
- « Ce sont des arrogants sans courage, des faibles et des sournois. »
- « Je ne les connais pas pour arbitrer mais je te trouve bien remonté contre eux. N’ont-ils pas au moins autant de griefs contre vous que vous en avez envers eux ? »
Auguste baissa la tête.

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lundi 8 mars 2010

9 - 15 : L'étoile flamboyante


9 – 15


- « Parlons d’autre chose si tu veux. C’est quoi cette histoire d’étoile que tu as raconté à Léon ? »
- « L’étoile à cinq pétales ? En fait, la nature du nombre cinq exprime la protection qu’apporte la connaissance. Le bien-être issu de la sérénité. La marque du divin qui s’accomplit dans la matière. »
- « Ton raisonnement est trop compliqué pour ma tête ! »
- « L’étoile est un symbole manifestant le nombre cinq qui est puissant dans la nature. »
- « Comment un nombre peut-il être puissant dans la nature ? »
- « Par exemple, regarde tes mains : tu possèdes cinq doigts qui te sont indispensables, n’est-ce pas ? Tu réagis par les signaux que stimulent tes sens qui sont eux aussi au nombre de cinq : la vue, l’ouie, l’odorat, le goût, le toucher. »
Les yeux d’Auguste s’illuminèrent.
- « De même pour les cinq groupes de vertèbres de ta colonne vertébrale : les cervicales, les dorsales, les lombaires, les coccygiennes et les sacrées. »
- « Sacré tu l’as dit ! C’est toi qui m’as l’air d’en être une sacrée ! Tu n’as pas plus simple ? »
- « Si : les couleurs. Les cinq ouvertures de ton visage : tes narines, ta bouche et tes oreilles. Les cinq continents. Je ne te parle pas des cinq premières races, encore moins des molécules de l’eau, etc. Bref, de tout ce qui fait que tu n’existerais pas sans ce nombre magique. »


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lundi 1 mars 2010

9 - 16 : L'étoile flamboyante


9 – 16


Auguste était scié par tant de science.
- « Comment sais-tu tout ça ? »
- « Mon père est passionné par les mathématiques et l’ésotérisme. C’est lui qui ma enseigné le pouvoir du pentagramme. »
- « Es-tu une sorte de sorcière ? »
- « Non. En revanche nombreux sont ceux qui ont péri dans les flammes d’un bûcher pour avoir discouru ainsi. »
Une chute étouffée fut succédée d’un gémissement.
- « Il me semble qu’un intrus vient de faire une douloureuse glissade ! »
Les trois se penchèrent par l’ouverture de la cabane. En bas, Gérôme se tenait la jambe pliée sous le menton et soufflait sur l’entaille superficielle qu’il s’était faite au genou.
- « La curiosité est un vilain défaut, dit-on » maugréa-t-il.
- « Quelle idée réductrice ! Au contraire l’indiscrétion et l’intérêt génèrent d’enrichissantes situations… »
Sarah souriait entre les grimaces.
Gérôme confus se réfugia derrière Firmin. Ce dernier défia l’assemblée perchée du regard. Il se campa solidement sur ses jambes et s’écria d’un air victorieux :
- « Les méchants sont là ! »
Il n’y avait pourtant aucun doute que son alter ego n’en menait pas large.


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