lundi 12 mars 2012

Les clefs : 1 - 7


1 – 7

Emma a beaucoup marché, elle n’en peut plus. Elle est même revenue sur ses pas. Elle déambule dans Paris, déconnectée du monde réel. C’est en fantôme qu’elle trouve un coin dans un bar bardé de néons. Elle retire ses chaussures sous la table et commande une boisson chaude et un sandwich. Quelle heure est-il ? L’heure de la présence hypocrite de la lune dans le jour encore vif. L’heure des flash-back, de l’angoissante réalité. Elle pleure. On l’avait bien prévenue. Elle n’avait rien voulu entendre. Elle avait même pensé que le bonheur des uns faisait le malheur des autres. Comment peut-on à ce point ne pas connaître l’être avec lequel on vit ?

Elle aurait préféré ne pas revenir à elle. Ils l’avaient transportée dans la chambre. Sa tête était posée sur l’oreiller, on la prenait calmement. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Il était assis en face et la scrutait. Le Breton intensifia son va-et-vient. Elle voulut réagir mais elle ne le put pas. Elle suffoquait. Le Breton sortait et replongeait en elle avec rudesse. Elle poussa une plainte qui sembla le ravir. L’étranger se la donnait de plus belle. Il les observait en se décomposant, Emma laissait filtrer son image ténue entre ses cils et se mit à gémir. Il pinça les lèvres, l’autre se pondéra la quittant de nouveau. Le Breton se caressait le sexe entre ses fesses, il s’apprêtait à la sodomiser quand Il surgit d’un bond de l’autre extrémité de la pièce le chassant brutalement.
- « Non. Tu n’y as pas droit. Cette partie d’elle n’appartient qu’à moi ! »
L’autre capitula et battit en retraite salement exhibé au fond de la pièce, visqueux et sur sa faim. Emma le vit passer misérablement humain dans sa nudité, elle éprouva la pitié dont il ne faisait pas preuve. La seule chose qui semblait désormais intéresser le Breton était la manière dont Il était censé l’achever. L’homme pensait sans doute se finir en observant la manœuvre. Celui qu’elle aimait lui mit une tape sur le cul.
- « Bouge ! Je t’ai vu te cambrer pour lui, tu peux bien onduler un peu pour ton mec ! »
Emma demeurait statique. Il la frappa plus fort. Elle ne réagissait pas. Le Breton se mit à ricaner. Il tentait de la pénétrer mais il bandait mollement, son sexe pliait et ricochait contre la chair. Il poussa un râle d’exaspération.
- « Tu ne peux pas y mettre du tien ? »
Emma faisait la morte. Il insistait sans y parvenir au point de l’esquinter. Il était mou. Désespérément lâche, le Breton continuait de se moquer. Il se rétracta au bord du lit, sa respiration rythmait ses nerfs, ses poings déchiraient presque les draps. Emma ferma les yeux. Elle écoutait. Il stoppa sa respiration, le Breton avait gloussé de nouveau, une raillerie de trop. Il lui fonça dedans et le traîna sauvagement de l’autre côté de la pièce. Il revint furieux, prit les fripes de l’ironique et lui envoya à la figure.
- « Maintenant tu te casses ! »
(.../...)

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