lundi 5 mars 2012

Les clefs : 1 - 8



1 – 8

La porte de la chambre fut refermée dans l’emportement général. Les sons parvenaient étouffés jusqu’à Emma, mais elle entendit le Breton éclater d’un rire complètement cynique. Rien ne semblait pouvoir terrasser ce rire qui retentissait entre les parois vides du couloir. Des bruits de lutte… les éclats de rires se tarirent, on heurta un carton de vaisselle, plus rien. Emma se concentrait. Plus rien. Puis la porte d’entrée s’ouvrit et se referma. Elle s’attendait à voir quelqu’un débarquer mais l’immobilité avait gelé l’appartement. Emma était accablée par une fatigue extrême. Ses membres étaient engourdis.
Elle souffrait sans encore tout réaliser. Quand allait-il se décider à revenir ? Emma se laissait aller, le vide l’envahissait, un de ces néants qui mettent fin aux envies comme aux angoisses. Elle ne sentait pas le fil de salive qui la reliait à la taie d’oreiller, seul cet abattement total qui la rivait à la terre tandis que son esprit souhaitait s’évader. Tandis qu’elle cherchait l’ailleurs, Il revint.
- « Tu dors ? »
Silence. Il s’approcha, la frôla et vint poser quelque chose de froid contre son poignet qui la blessa. Elle ne poussa pas même un soupir. Il souffla. Elle ne donnait aucun signe de vie. Il lui dégagea tendrement une mèche sur le front.
- « Tu dors ? », répéta-t-il avant de planter le couteau dans l’oreiller d’Emma et de quitter l’appartement comme un dément.

(.../...)

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