lundi 16 janvier 2012

Homicide X : 2 - 4


2 – 4

Les spots irradiants d’une boîte de nuit Parisienne, Midori qui danse contre les corps moites, électrisée par la musique aux basses impitoyables. Son corps frappé par les faisceaux des projecteurs, son audacieuse ondulation, sa lèvre qu’elle mord…

Samuel rouvre les yeux, le rai de soleil continue à vibrer dans l’air, la poussière persiste à virevolter. C’est encore une belle fille. Elle n’est pas encore ce rouleau de printemps périmé qui dort en bas…

Son visage est plus abstrait que ses formes.
Elle en veut, elle se déhanche sans pitié. Le monde n’est rien sous ses pieds. Il la veut. Il la désire. Il rôde. Elle puise dans son regard l’énergie qu’il lui faut pour suivre la cadence binaire et fuyante. Il l’envisage. Elle s’offre à la sensuelle agitation des nappes cristallines livrées par les mélodies électroniques. Il se colle à la balustrade. Elle l’inspire. Il la dévisage. Elle s’étire. Il est en nage. Elle abandonne la cadence et vient le frôler avant de s’engager vers l’arrière-salle. Samuel sent l’attraction lactée de cette peau si pâle qu’elle laisse une traînée luminescente dans la nuit de lumière noire. Le prédateur est en éveil, les odeurs l’enveloppent davantage, il la renifle presque, tandis qu’elle s’est laissée approcher sur un divan de velours rouge. Elle est ce doux fruit à l’arôme floral qui suinte le musc et l’aventure, là, juste à portée de ses doigts, mais il ne souhaite pas la toucher, pas encore. Il veut observer ce fruit insolite, l’aider à mûrir avant de le croquer.

(…/…)

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