lundi 19 septembre 2011

3 - 2 : Félicie Gambetta




3 – 2

Félicie s’approche de sa forme que le temps a modelée dans les profonds coussins et s’y imbrique, se recouvre d’un plaid et cale sa tête sur un doux oreiller. Elle livre cours à ses émotions les yeux ouverts. Dire que jeune elle aurait rêvé de pouvoir faire la sieste mais que cela n’était pas possible, la vie au début est pressante. Elle sourit en se remémorant une fameuse sieste avec Marcus, elle lui jette à son tour un regard complice et tendre, puis finit par fermer les paupières. Dès l’instant que le fin rideau de chair s’abaisse, c’est dans le calme de son enfance qu’elle refait surface. Elle serre les poings et peut redevenir, un instant, l’enfant insouciante bercée par sa mère. Félicie s’évade dans un rêve. Au loin, le ronron continu des voitures se transforme en ruisseau, un grand saule pleureur se courbe au-dessus d’elle, un oiseau bleu est là, sur une branche, qui la regarde simplement.
- « Nous élève-t-on pour un jour toucher le ciel ? »
L’oiseau s’envole et vient se poser à terre près de Félicie. Il ouvre le bec et répond :
- « Viens caresser mon aile bleutée… son reflet dans la lumière me protège des prédateurs en me rendant invisible. »
- « Alors tu voles comme les fantômes ? »
- « En quelque sorte. Mais sais-tu ce qu’est un esprit toi qui en parles ? »
- « Une âme qui va au ciel… »
L’oiseau s’envole et vient atterrir sur sa tête.
- « Tes ailes à toi, ce sont les deux hémisphères de ton cerveau… »

(…/…)

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