lundi 7 décembre 2009

10 - 7 : Prophétie


10 – 7


Le troisième jour.

Je me réveillais fatiguée par mes songes emmêlés. Le ciel bas et anthracite me fit allumer les lumières au lever. On aurait dit que la nuit succédait à la nuit. L’air sentait la pluie, l’humidité pénétrait mes os. Les nuages graves se rapprochaient de nos fenêtres et s’allongeaient en brume épaisse. Monsieur fit son tour avant l’ondée, normal, j’étais (pour une fois) munie d’un parapluie. À peine étions nous rentrés que l’eau lunaire cherchait à féconder le bitume. Les anges changés en gouttes tentaient de fertiliser les âmes urbaines. La joie des campagnes teintait de gris le moral de la ville, des cascades d’eau sale, des trottoirs comme des pataugeoires, pas d’horizon et pas de lumière, que des néons et des flaques aux reflets grotesques. Les pavés luisaient donnant l’impression d’une peau de serpent. Les voitures roulaient au pas, au rythme des essuie-glaces et projetaient des visions dans la lumière des phares.



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