lundi 9 novembre 2009

10 - 11 : Prophétie




10 – 11


Alors que je replantais tant bien que mal le rosier dans son pot, je découvris un papier roulé en cornet dissimulé entre les feuilles et les épines. Je l’extirpais en me piquant les doigts. Le nouveau symbole me fit immédiatement une impression de déjà vu, seul le sens déterminé par le point le différenciait du premier.

J’eus la vision stupide d’un panneau indiquant les toilettes des dames ; une femme stylisée avec un triangle en guise de robe. Cherchant à me protéger mentalement je souris. Entre mes mains, il devait s’agir de son alter ego, son pendant masculin. La carrure du personnage en imposait ainsi que la marque virile sous la ligne qui le ceinturait. Il se représentait enfin ! Ces deux pièces, si complémentaires, devaient s’imbriquer, se comprendre. Le petit Poucet se rapprochait à pas de loup. Plus l’intrigue avançait, plus sa présence s’intensifiait.

Je regroupais les indices sur mon bureau : le montage photo, le galet tel un presse-papier posé sur les feuilles encore mouchetées d’humidité et de terre, qui installaient progressivement cet inconnu chez moi. Je pouffais à la pensée qu’il disséminait ses objets dans la maison tel un amant qui aurait oublié son rasoir dans la salle de bain, me laissant une marque, une preuve de son passage clandestin. Puis j’avais trouvé mon romantisme inopportun et j’avais songé à me débarrasser de ces objets ensorcelés. Enfin, j’avais renoncé, secourue par la raison. S’eut été faire abnégation. Renoncer au dénouement. Impossible !


(.../...)

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