lundi 23 novembre 2009

10 - 9 : Prophétie



10 – 9


Le quatrième jour.

J’essayais de reprendre une activité normale. Alors que ce rébus m’avait d’abord effrayée, puis absorbée, il commençait à s’instaurer en jeu codé du quotidien comme si j’avais pris plaisir à faire une grille de mots croisés devant une tasse de cappuccino et un carré de chocolat amer. En premier lieu : la déesse balafrée sur ma porte. Il devait s’agir d’un homme qui vénérait la femme au point de la trouver redoutable. La couleur rouge, celle du sang, de la menstruation, cette empreinte qui m’avait alertée, devait manifester sa peur de la vie, du courant alternatif, elle signait un état passionnel. Ensuite : le triangle tête en haut, traversé d’une ligne. Un personnage en robe ? Enfin : le triangle tête en bas, un réceptacle, un entrecuisse ? La femme était contée dans tous ses états, spirituelle (il l’avait déifiée), terrienne (il l’avait représentée telle une montagne rivée au sol, les bras en ligne d’horizon), sensuelle (il l’avait sexuée). Son esprit démontrait un goût pour la logique. Il n’avait pas dû choisir ce langage mathématique par hasard. J’échafaudais des théories invraisemblables issue de mon imaginaire dévorant. J’esquissais le portrait robot de mon prince de l’ombre. Il finissait par attiser ma curiosité. J’étais sur le qui-vive. Je succombais au charme de l’intouchable. L’intérêt que je lui portais, naissait de ma soif de savoir et de mon instinct aventurier. Il excitait mes sens et principalement le sixième. Il me fallait me frayer un chemin à l’aveuglette au gré des indices qu’il m’octroyait, pour tisser un réseau d’idées qui me rallierait à ses aveux. Nous vivions la genèse de notre relation. Genèse ou déluge ? Se formait entre nous l’embryon d’une connexion, un désir d’infini des possibles.


(.../...)

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