lundi 8 juin 2009

11 - 2 : 7 ans


11 – 2



La semaine prochaine je pars en vacances.

Pour l’occasion, le camping-car des années 80 de mon beau-père est en révision. 7 jours à patienter. Encore quelques heures de classe, le temps d’une gamme de 7 notes en cours de musique, des couleurs de l’arc-en-ciel du cours de dessin. J’attends, mieux, j’espère, le seul jour de la semaine qui n’a pas un nom de planète : ce jour où Dieu se reposera tandis que nous prendrons la route.

Une belle journée ensoleillée, un grand ciel bleu prometteur.

Sabrina (la grande copine de maman) arrive sur les chapeaux de roues avec son sac de sport. Maman regarde son gros ventre dans le miroir avant de peaufiner sa coiffure (on m’a expliqué qu’elle attend des jumeaux depuis cinq mois). Mon beau-père, épuisé de la garde qu’il vient de faire à l’hôpital, se donne du courage la tête plongée dans l’arôme de son café noir. Moi, je suis prête, dynamique, je piétine dans l’appartement, j’observe la finalisation des préparatifs avec engouement. Nous descendons les affaires avec frasques dans les couloirs de l’immeuble parisien puis les chargeons dans le camping-car garé en double file devant chez nous. Maman monte à l’avant à côté de Matthieu. Je monte à l’arrière avec Sabrina. Le moteur démarre, Sabrina perd l’équilibre et tombe les jambes en l’air sur le lit, nous rions. Nous quittons la capitale. Un jour de joie. Les vacances ! Nous sommes au grand complet, vierges de toute angoisse. Je chante et maman reprend en cœur les refrains. Matthieu reste concentré sur la route. Sabrina se laisse bercer par le ronronnement du moteur et l’abstraction du paysage urbain qui défile. Les premiers champs de l’île-de-France nous ouvrent bientôt une perspective. Ça nous change des immeubles en pierre de taille et des HLM à perte de vue. Je compte les poteaux électriques. Je regarde les colliers d’oiseaux perchés sur les fils. Le coton des nuages m’apporte de la douceur. Maman pose la main sur la cuisse de Matthieu, il tourne la tête et lui offre un sourire.

- « Nous arrivons près de Meaux ! »




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