lundi 28 septembre 2009

10 - 17 : Prophétie



10 – 17



17 h 58

J’étais au comble de l’excitation. Monsieur me suivait dans mon délire, toujours réjoui de m’accorder son amicale et bienveillante compagnie. Je portais ma robe rouge à bretelles et mes chaussures rouges à talons. Je pinçais les lèvres sur mon rouge à lèvres assorti, et, humide d’adrénaline, je me penchais à l’œilleton. Une silhouette se découpait en contre-jour : il était déjà là. Je regardais ma montre : 17 h 59. Nous devions tous deux retenir nos respirations. Je le guettais sans ciller, la rétine collée au ras de la lentille de verre déformante. Il demeurait statique dans l’ombre. Il paraissait me scruter lui aussi malgré la cloison qui nous séparait. J’ai frémi. L’aiguille a marqué l’heure. Il a fait un pas vers moi, assombrissant ma perspective. J’ai fait un pas en arrière butant dans mon chien. Il n’a pas sonné. Il n’a pas frappé. Il s’est lové contre la porte et il a dit :

- « Laisse-moi entrer. Je sais que tu m’attends. »

Sa voix était à la fois suave et assurée. J’ai ouvert.

 
(.../...)

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