lundi 3 août 2009

10 - 25 : Prophétie



10 – 25



- « Dans une seconde tu vas me demander mon matricule. Est-ce bien ainsi que tu comptes t’adresser à mon insignifiante personne ? »

- « À mes yeux aucun être est insignifiant. Il faut voir le monde du point de vue du grand, aussi du point de vue du petit. Tôt ou tard, tu dois accepter le fait que les deux résident en toi, l’infini comme le néant. »

Il avait de nouveau baissé les armes. Sa passion s’explique par son extrême idéalisme. Il dériva vers moi, posa la tête sur mes genoux. Il fixait sur mon visage ses iris plats et ses pupilles béantes.

- « Si tu n’étais pas importante à mes yeux, crois-tu que j’aurais créé toute cette histoire ? »

J’avais souri.

Nous avions laissé nos présences faire connaissance au-delà de nous-mêmes. La lune auréolée filtrait par la fenêtre. Monsieur dormait puisant dans ses songes de chien urbain. David s’était proposé pour faire un thé. Il avait sans doute décelé ma fatigue pointer. Il m’avait laissée prétextant qu’il allait faire comme chez lui.

Chez lui ? Où ce pouvait être ? Un tourbillon de questions m’avait donné le tournis. J’avais fini par le rejoindre à la cuisine. La théière fumait déjà, il ne fit que me raccompagner au salon. Nous scrutions la surface de l’eau parfumée, un voile de fumée s’évasait puis s’allongeait dans un faisceau de lampe.




(.../...)

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