lundi 13 avril 2009

11 - 10 : 7ans

11 – 10



Les deux frangins de Matthieu, mines offensives, avancent d’un pas. La mère réagit en s’intercalant :

- « Calmez-vous. Nous partageons votre détresse, nous savons que votre petite Alix est une enfant formidable. Cela n’arrangera pas les choses de vous mettre dans un état pareil… »

- « C’EST VOUS QUI ALLEZ ARRÊTER ÇA TOUT DE SUITE !!! Comment voulez-vous que je me calme alors que ma fille de 7 ans vient de faire trois tonneaux, de traverser un pare-brise avant d’être retrouvée coincée sous VOTRE FOUTU CAMPING-CAR DE MERDE !!! »

Une infirmière intervient, elle entraîne mon père d’un pas de souris à sabots blancs alvéolés jusqu’à ma chambre. Nos retrouvailles sont plus intenses que notre terrible séparation. Me voyant, il s’effondre en larmes. Il se précipite presque à genoux, m’entoure de toutes parts sans pour autant oser m’effleurer. Il suffoque, se prend la tête entre les mains. Il se relève frappant rageusement dans le vide puis se met à tourner tel un fauve dans la cage de la chambrette anonyme aux lourdes odeurs médicamenteuses. J’interromps le fluide complexe de sa pensée :

- « Papa, est-ce que je peux te poser une question ? »

Il m’assure que oui.

- « Maman est-elle morte ? »

Il fond vers moi troublé :

- « Non ! Bien sûr que non. Comme toi, elle reçoit des soins en ce moment, c’est pour cela qu’elle n’est pas ici. D’ailleurs elle ne devrait pas tarder à te rejoindre… »

Je pousse un long soupir de soulagement. Je suis dans de la ouate. Mes membres sont cotonneux. Maman est à côté. Je suis rassurée jusqu’à ce qu’elle me rende visite.
 
 
 
(.../...)

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